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Fascination Page 12
Fascination Read online
Page 12
— Aie confiance, susurrait-il.
Un deuxième pas. Le loup se jetait entre moi et le vampire, ses crocs visant la jugulaire.
— Non ! hurlais-je.
Je me redressai comme un diable sur mon lit. Ce brusque mouvement entraîna la chute du lecteur CD de la table de nuit. La lumière était toujours allumée, j'étais tout habillée et chaussée. Désorientée, je jetai un coup d'œil à mon réveil. Il était cinq heures et demie du matin.
En gémissant, je retombai en arrière puis roulai sur le ventre, envoyant valser mes bottes. J'étais néanmoins trop bouleversée pour me rendormir. Me retournant, je déboutonnai mon jean et m'en débarrassai maladroitement en position couchée. Ma natte me gênait, espèce d'arête rigide qui aurait jailli de mon crâne. Me mettant sur le côté, j'en arrachai l'élastique et passai rapidement mes doigts dans mes cheveux. Puis je remis l'oreiller sur mes yeux. Mes efforts n'avaient servi à rien, bien sûr. Mon subconscient avait fait resurgir avec une netteté effarante les images que je m'étais désespérément appliquée à chasser. J'étais bien forcée de les affronter, à présent.
Je m'assis, trop vite, et la tête me tourna un instant. Chaque chose en son temps, me dis-je, trop heureuse de retarder l'inévitable. J'attrapai ma trousse de toilette. Malheureusement, la douche fut plus courte que je ne l'eusse souhaité. Même en m'octroyant le luxe de sécher mes cheveux, je n'eus bientôt plus de raison de rester dans la salle de bains. Enveloppée dans une serviette, je retraversai le couloir jusqu'à ma chambre. Impossible de savoir si Charlie dormait encore ou s'il était déjà parti. Je regardai par la fenêtre — la voiture de patrouille avait disparu. Encore une journée de pêche.
J'enfilai mon survêtement le plus confortable, fis mon lit — une première. J'allumai ensuite mon vieil ordinateur. Je détestais utiliser l'Internet ici. Mon modem était tristement dépassé, mon forfait de mauvaise qualité ; se connecter prenait si longtemps que je décidai de m'offrir un bol de céréales en attendant.
Je mangeai lentement, mâchant chaque morceau avec soin. Quand j'eus fini, je lavai ma vaisselle, la séchai et la rangeai. C'est en traînant des pieds que je remontai les marches. Je commençai par aller ramasser mon lecteur CD et le replaçai soigneusement au centre de la table de nuit. Je retirai les écouteurs et les remis dans le tiroir de mon bureau. Puis je relançai le même disque, baissant le son pour n'avoir plus qu'une musique de fond.
Avec un nouveau soupir, je m'approchai de l'ordinateur. Naturellement, l'écran était couvert de pubs. M'asseyant sur l'inconfortable chaise pliante, j'entrepris de fermer les fenêtres jusqu'à ce que, enfin, j'arrive à mon moteur de recherche favori. Après avoir liquidé encore une ou deux réclames intempestives, je tapai un mot, un seul.
Vampire.
Comme de bien entendu, la recherche se fit avec une lenteur exaspérante. Quand le résultat s'afficha enfin, j'avais un sacré tri à effectuer entre les films, les shows télévisés, les jeux de rôle, le rock underground et les entreprises de cosmétiques gothiques. Je dénichai soudain un site prometteur — Vampires de A à Z. J'attendis impatiemment qu'il se télécharge, fermant impitoyablement toute pub qui avait le malheur de surgir à l'improviste. Enfin, le site s'afficha, fond d'écran tout simple, blanc, avec un texte rédigé en noir — très académique. Deux citations agrémentaient la page d'accueil :
Dans le monde vaste et ténébreux des fantômes et démons, aucune créature n'est plus abominable, plus redoutée, plus détestée — avec une fascination mêlée de crainte pourtant — que celle du vampire, qui n'est ni fantôme ni démon mais relève des forces sombres de la nature et possède les qualités mystérieuses et terribles des deux. Révérend Montague Summers.
S'il y a en ce monde une existence avérée, c'est celle des vampires. Rien ne manque : rapports officiels, déclarations sous serments de gens de bonne réputation, chirurgiens, prêtres, magistrats ; la preuve judiciaire est plus complexe. Et malgré tout cela, qui croit aux vampires ? Rousseau.
Le reste du site était une liste alphabétique des différents mythes vampiriques à travers le monde. Le premier sur lequel je cliquai, le Danag, parlait d'une créature philippine censée avoir importé le taro dans l'archipel il y avait fort longtemps. La légende soutenait que le Danag l'avait cultivé avec les humains pendant des années, mais que cette collaboration s'était achevée le jour où une femme s'était coupé le doigt et qu'un Danag, suçant la blessure, avait tant apprécié le goût du sang qu'il avait vidé la malheureuse de tout le sien.
Je parcourus avec soin les différents articles, cherchant des éléments qui me fussent familiers ou qui, du moins, parussent plausibles. Apparemment, la plupart des histoires de vampires privilégiaient de belles démoniaques et des victimes enfants ; elles donnaient aussi l'impression d'être des inventions destinées à expliquer l'importante mortalité infantile et à fournir aux hommes un bon prétexte à leur infidélité. Nombreuses étaient celles qui évoquaient des esprits privés de corps et prévenaient contre les rites mortuaires mal effectués. Peu rappelaient les films que j'avais vus ; et très rares étaient les vampires qui se préoccupaient de boire du sang, excepté l'Estrie des Hébreux et l'Upier des Polonais.
Seuls trois exemples retinrent réellement mon attention : le Varacolaci de Roumanie, un puissant mort vivant qui pouvait prendre la forme d'un bel humain pâle, le Nélapsi slovaque, un être si fort et rapide qu'il était capable de massacrer un village au complet dans l'heure suivant minuit, et un troisième, le Stregoni benefici.
Ce dernier n'avait droit qu'à une phrase brève : « Stregoni benefici : vampire italien réputé pour sa bonté, ennemi juré des vampires diaboliques. » Cette petite rubrique, la seule, parmi des centaines, à affirmer l'existence de bons vampires fut un soulagement.
L'un dans l'autre cependant, il y avait peu de choses qui coïncidassent avec les histoires de Jacob et mes propres observations. Je m'étais fait un catalogue mental au fur et à mesure de ma lecture et l'avais scrupuleusement comparé à chaque légende : rapidité, force, beauté, pâleur, yeux qui changeaient de couleur ; les critères de Jacob : buveurs de sang, ennemis des loups-garous, absence de chaleur corporelle, immortalité. Fort rares étaient les mythes qui contenaient au moins un de ces paramètres.
J'avais par ailleurs un autre petit problème, surgi de mes souvenirs liés aux rares films d'horreur que j'avais vus, ravivés par ce que je lisais — les vampires ne pouvaient sortir en plein jour, car le soleil les consumait aussitôt. Ils dormaient dans des cercueils toute la journée et ne surgissaient qu'à la nuit.
Agacée, j'éteignis l'unité centrale de l'ordinateur, sans même attendre d'avoir correctement fermé les fichiers. Au-delà de mon irritation, j'étais submergée par l'embarras. Tout cela était idiot. Assise dans ma chambre, je cherchais des informations sur les vampires. Qu'est-ce qui me prenait ? Je résolus la question en reportant la faute sur la ville de Forks — la péninsule détrempée d'Olympic dans son entier d'ailleurs.
Il fallait que je m'aère, mais les seuls endroits où j'avais envie d'aller se trouvaient à trois jours de voiture. Je mis quand même mes bottes et descendis. J'enfilai mon coupe-vent sans vérifier le temps et sortis en claquant la porte.
Le ciel était couvert, mais il ne pleuvait pas encore. Ignorant ma camionnette, je traversai la cour de Charlie en diagonale pour gagner la forêt toute proche. Je ne tardai pas à m'y être suffisamment enfoncée pour perdre de vue la maison et la route et n'entendre plus que les chuintements de mes pieds sur le sol mouillé et les cris sporadiques des geais.
Un sentier en forme de ruban effiloché sinuait à travers bois, sinon je ne me serais pas éloignée ainsi. Je n'avais aucun sens de l'orientation, j'étais capable de me perdre dans des endroits largement moins hostiles. Le chemin s'enfonçait au cœur de la forêt, grosso modo en direction de l'est, d'après moi. Il serpentait autour de cyprès d'Alaska, de ciguës, d'ifs et d'érables. Les noms des essences alentour ne m'étaient que vaguement familiers, et je ne devais mon maigre savoir qu'à Charlie, qui m'avait autrefois désigné
les arbres à travers la fenêtre de la voiture de patrouille. Il y en avait des tas que je ne connaissais pas, et d'autres que je n'étais pas certaine d'identifier à cause des parasites verdâtres dont ils étaient couverts.
Je suivis le chemin tant que ma colère contre moi-même me poussa en avant. Quand elle commença à se calmer, je ralentis. Des gouttes tombaient de la ramure, mais j'ignorais s'il s'était remis à pleuvoir ou si c'étaient là les résidus humides de la veille conservés très haut au-dessus de moi par les feuilles et qui retournaient lentement à la terre. Un arbre effondré — récemment, car il n'était pas entièrement tapissé de mousse — s'appuyait contre le tronc d'un de ses congénères, créant un petit banc abrité à quelques pas du sentier. J'enjambai les fougères et m'assis prudemment dessus en veillant à ce que mon coupe-vent fasse écran entre le siège détrempé et mes vêtements. Puis j'appuyai ma tête encapuchonnée contre l'arbre vivant.
Je n'avais pas choisi le bon endroit pour me promener. J'aurais dû m'en douter, mais avais-je ailleurs où aller ? La forêt, d'un vert soutenu, ressemblait bien trop à la scène de mon rêve pour m'apporter la paix. À présent que le bruit aqueux de mes pas s'était tu, le silence était assourdissant. Les oiseaux ne chantaient pas, et le clapotis des gouttes s'était accéléré — il pleuvait sûrement au-dessus des branches. Les fougères poussaient plus haut que moi, maintenant que j'étais assise, et je compris qu'on aurait pu passer devant moi sans m'apercevoir. Ici, au milieu des arbres, il était beaucoup plus facile de croire aux absurdités qui m'avaient tant embarrassée à la maison. Rien dans ces bois n'avait changé depuis des millénaires, et les mythes et légendes de centaines de pays différents paraissaient bien plus vraisemblables à la lueur de ce brouillard céladon que dans l'environnement tranché de ma chambre.
Je me forçai à me concentrer sur les deux questions les plus importantes auxquelles il me fallait répondre, mais que je ne cessais de fuir.
Pour commencer, je devais décider si ce que Jacob avait dit à propos des Cullen pouvait être vrai.
La réponse fusa, instinctive — non. Il était bête et morbide d'entretenir des idées aussi ridicules. Mais alors ? Il n'y avait pas d'explication rationnelle au fait que j'étais encore vivante. Une nouvelle fois, je listai mentalement mes observations : la vitesse et la puissance incroyables, les yeux passant du noir à l'or pour revenir au noir, l'inhumaine beauté, la peau pâle et glaciale. Et aussi — détails qui s'étaient lentement inscrits dans ma mémoire — cette façon qu'ils avaient de ne jamais manger, la grâce dérangeante avec laquelle ils se déplaçaient. Et la manière qu'il avait de parler, parfois, ses phrases et ses cadences qui auraient mieux correspondu à un personnage de roman du début du XIX e siècle qu'à un lycéen d'aujourd'hui. Il avait séché le cours d'identification de nos groupes sanguins. Il n'avait refusé l'invitation à la mer que lorsqu'il avait appris où nous allions. Il paraissait deviner ce que tout le monde autour de lui pensait... sauf moi. Il m'avait confié être un méchant, un être dangereux...
Se pouvait-il que les Cullen fussent des vampires ?
En tout cas, ils étaient quelque chose. Quelque chose qui dépassait les justifications rationnelles envisageables était en train de se mettre en place devant mes yeux incrédules. Qu'il entrât dans la catégorie des Sang-froid de Jacob ou dans ma propre théorie du super héros, Edward Cullen n'était pas... humain. Il était plus que ça.
Alors oui — peut-être. Je m'en tiendrais à cette réponse pour l'instant.
Venait ensuite la deuxième question, la plus importante. Si tout cela était vrai, qu'allais-je faire ?
Si Edward était un vampire — j'avais vraiment du mal à formuler cette hypothèse -, comment fallait-il que j'agisse ? Impliquer un tiers était exclu. J'avais déjà du mal à me croire moi-même ; le premier à qui je parlerais exigerait mon internement. Il ne semblait y avoir que deux options. Un, suivre son conseil : être intelligente, l'éviter autant que possible. Annuler nos plans, reprendre l'habitude de l'ignorer, pour autant que j'en fusse capable. Imaginer qu'une vitre épaisse et infranchissable nous séparait dans le cours que nous étions forcés de partager. Lui ordonner de me laisser tranquille — et le vouloir cette fois.
À cette seule perspective, un désespoir brutal et douloureux s'empara de moi. Refusant la souffrance, j'envisageai aussitôt la seconde possibilité : ne pas changer d'attitude. Après tout, s'il était une créature... sinistre, il n'avait jusque-là rien tenté pour me blesser. Au contraire, j'aurais été aujourd'hui encastrée dans le pare-chocs de Tyler s'il n'avait pas réagi aussi vite. Tellement vite, que cela tenait forcément du réflexe. Mais alors, si sauver des vies était un réflexe, en quoi était-il mauvais ?
À force de peser le pour et le contre, je tournais en rond. Je n'étais sûre que d'une chose, en admettant que je fusse sûre de quoi que ce fût. Le sombre Edward de mon rêve n'avait été qu'un reflet de ma peur du monde dévoilé par Jacob, pas d'Edward lui-même. Lorsque le loup-garou s'était jeté en avant, ça n'avait pas été pour lui que j'avais hurlé. Ç'avait été de crainte qu'Edward ne fût blessé, même s'il m'avait appelée en dévoilant des dents aiguisées. J'avais eu peur pour lui.
Je compris que je tenais là ma vraie réponse. Je n'étais pas certaine d'avoir réellement choisi. J'étais déjà trop impliquée. Maintenant que je savais — si je le savais — ne pouvoir rien faire au sujet de mon effrayant secret. Parce que, lorsque je pensais à lui, à sa voix, à ses regards hypnotiques, à la force magnétique de sa personnalité, je n'avais envie de rien d'autre que d'être avec lui, tout de suite. Même si... mais non, je n'arrivais pas à l'envisager. Pas ici, pas seule dans la forêt qui s'assombrissait. Pas avec la pluie qui, sous la feuillée, l'obscurcissait comme à l'heure du crépuscule, et dont le tambourinement évoquait des pas feutrés. Je frissonnai et quittai rapidement ma cachette, craignant soudain que le sentier eût disparu sous les gouttes.
Il était bien là pourtant, visible et rassurant, qui serpentait hors du labyrinthe vert et humide. Je l'empruntai avec hâte, ma capuche serrée autour de ma tête, surprise de découvrir que j'étais allée aussi loin, finissant presque par courir. Je commençai même à me demander si j'étais dans la bonne direction ou si au contraire je ne m'enfonçais pas dans la forêt. Mais avant d'avoir eu le temps de céder complètement à la panique, j'entr'aperçus des espaces plus ouverts au milieu des branches entrelacées. Puis j'entendis une voiture et je me retrouvai à l'air libre, devant la pelouse de Charlie et la maison accueillante qui me promettait chaleur et chaussettes sèches.
Il était à peine midi quand je rentrai. Je montai dans ma chambre et revêtis un jean et un T-shirt, dans la mesure où je ne comptais plus sortir. J'arrivai sans trop de mal à me concentrer sur mon devoir du jour, une dissertation sur Macbeth à rendre pour le mercredi suivant. J'entrepris de rédiger un brouillon grossier, contente, plus sereine que je ne l'avais été depuis... depuis le jeudi après-midi, pour être honnête.
Il faut dire que j'avais toujours fonctionné ainsi. Me décider m'était douloureux, représentait l'étape que je redoutais le plus. Mais une fois mes choix arrêtés, je fonçais, en général soulagée d'être parvenue à trancher. Parfois, cet apaisement était teinté de désespoir, comme quand je m'étais résolue à partir pour Forks. N'empêche, c'était mieux que de me débattre face aux différentes options qui s'offraient à moi. La décision que je venais de prendre était ridiculement facile à accepter.
Dangereusement facile.
Bref, la journée fut calme et productive — je terminai mon boulot avant huit heures du soir. Charlie revint à la maison avec de belles prises, et je notai mentalement de dénicher un bon livre de cuisine pour accommoder le poisson lorsque j'irai à Seattle, la semaine suivante. Les frissons qui secouaient mon épine dorsale quand je pensais à ce voyage n'étaient pas différents de ceux que j'avais ressentis avant ma promenade avec Jacob Black. Ils auraient dû l'être, pourtant ; j'aurais dû avoir peur, je le savais. Mais je ne parvenais pas à éprouver les bonnes craintes.
Cette nuit-
là, mon sommeil fut sans rêve, tant j'étais épuisée d'avoir entamé ma journée si tôt et d'avoir passé une si mauvaise nuit la veille. Pour la deuxième fois depuis mon arrivée à Forks, je me réveillai sous la lumière jaune d'un matin ensoleillé. Je filai à la fenêtre, ébahie de constater qu'il n'y avait quasiment pas un nuage dans le ciel, juste quelques petites boules de coton blanc et floconneux qui ne pouvaient décemment nous promettre de pluie. J'ouvris les carreaux — je fus surprise de voir qu'ils ne coinçaient ni ne grinçaient alors qu'on ne les avait pas bougés depuis des années — et respirai l'air relativement sec. Il faisait presque chaud, il n'y avait pas de vent. Dans mes veines, mon sang s'électrifia.
Charlie terminait son petit-déjeuner lorsque je descendis et il remarqua ma bonne humeur tout de suite.
— Belle journée, lança-t-il en guise de commentaire.
— Oui, acquiesçai-je, joyeuse.
Il me sourit, et des rides apparurent au coin de ses yeux. Quand Charlie souriait, il était plus facile de comprendre pourquoi ma mère s'était précipitée dans ses bras et un mariage irréfléchi. L'essentiel de ce qui en avait fait à l'époque un jeune homme romantique s'était effacé avant que je ne le connusse, de même qu'avaient disparu les boucles de ses cheveux bruns — d'une couleur, sinon d'une texture, identique à la mienne -, révélant un peu plus chaque année la peau luisante de son front. Mais quand il souriait, je discernais l'homme qui s'était enfui avec une Renée âgée d'à peine deux ans de plus que moi aujourd'hui.
J'engloutis gaiement mon petit-déjeuner en contemplant les particules de poussière qui dansaient dans les rayons filtrant par la fenêtre. De loin, Charlie me cria au revoir, et la voiture de patrouille s'en alla. Devant la porte, j'hésitai, une main sur mon coupe-vent. J'étais tentée de le laisser à la maison. Avec un soupir, je le posai sur mon bras et sortis dans la lumière la plus éclatante que j'avais vue depuis des mois.