RÉVÉLATION Read online

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  — Très bien.

  — Tu veux des nouvelles ?

  — Tu lis dans mon esprit.

  — Non. Je ne suis pas Alice. Seulement, tu es si prévisible !

  Des Quileute de La Push, il était le seul à n’avoir aucun problème pour appeler les Cullen par leurs prénoms. Le seul aussi à pouvoir plaisanter de choses comme la quasi-omniscience de ma future belle-sœur.

  — Je sais, admis-je avant d’hésiter puis de demander : comment va-t-il ?

  — Comme d’habitude. Il refuse de s’exprimer, bien que nous soyons certains qu’il nous entend. Il s’efforce de ne pas penser en tant qu’humain. Il se contente de suivre son instinct.

  — Où est-il, en ce moment ?

  — Quelque part au nord du Canada. Je ne saurais te dire dans quel État. Les frontières officielles ne le perturbent guère.

  — Une quelconque indication sur…

  — Il n’a pas l’intention de rentrer, Bella. Désolé.

  Je déglutis.

  — Ce n’est pas grave, Seth. Je m’en doutais. Je n’ai pas pu m’empêcher de poser la question, c’est tout.

  — Oui. Nous ressentons tous la même chose.

  — Merci de me tenir au courant. J’imagine que les autres te le reprochent.

  — Ça, ils ne t’apprécient pas franchement, reconnut-il d’une voix joyeuse. Ce que je trouve nul. Jacob a fait ses choix, toi les tiens. Lui non plus n’aime pas leur attitude. Bien sûr, il n’est pas supercontent que tu continues à le suivre à la trace.

  — Je croyais qu’il refusait de communiquer ?

  — Il ne peut pas tout nous cacher, en dépit de ses efforts.

  Ainsi, Jacob était au courant de mes inquiétudes. Était-ce bien ou mal ? Aucune idée. Au moins, il savait que je ne lui avais pas complètement tourné le dos. Il était fichu de me croire susceptible de l’oublier.

  — J’imagine que je te verrai… au mariage, dis-je en m’arrachant les deux derniers mots de la bouche.

  — Oui. Ma mère et moi y serons. Merci de nous avoir invités, à propos.

  Son enthousiasme me fit sourire. En vérité, l’idée était d’Edward, mais j’étais heureuse qu’il ait eu cette attention. La présence de Seth serait agréable : un lien, même ténu, avec mon garçon d’honneur absent.

  — Sans toi, ce ne serait pas pareil, répondis-je.

  — Transmets mon bonjour à Edward, O.K. ?

  — Sûr.

  Je secouai la tête, incrédule. L’amitié qui s’était développée entre Edward et Seth me laissait encore rêveuse. Elle constituait cependant la preuve que la situation pouvait changer, que, à condition qu’ils le veuillent, les vampires et les loups-garous étaient capables de s’entendre.

  Une perspective qui ne séduisait pas tout le monde.

  — Ah ! lâcha soudain Seth, dont la voix monta d’une octave. Euh… Leah vient de rentrer.

  — Oh ! Salut !

  Il avait déjà raccroché. Je déposai le portable sur le siège et me préparai mentalement à pénétrer dans la maison, où m’attendait Charlie. Mon malheureux père avait tant de soucis, en ce moment. La fugue de Jacob n’était qu’un des multiples embarras qu’il devait affronter. Il s’inquiétait presque autant pour moi, sa fille tout juste majeure qui s’apprêtait à se marier.

  J’avançai lentement sous la bruine en me rappelant la nuit où je lui avais appris la nouvelle…

  Lorsque le bruit de la voiture de patrouille avait annoncé son retour, la bague à mon doigt s’était soudain mise à peser une centaine de kilos. J’avais eu envie de fourrer ma main gauche dans ma poche, de m’asseoir dessus, mais la poigne ferme d’Edward m’en avait empêchée.

  — Arrête de te trémousser, Bella. Et, s’il te plaît, n’oublie pas que tu ne confesses pas un meurtre.

  — Facile à dire.

  J’avais tendu l’oreille au martèlement menaçant des bottes de mon père sur le trottoir. La clé avait résonné dans la serrure de la porte pourtant ouverte. Un son qui m’avait évoqué un film d’horreur, dans lequel la victime se rend compte qu’elle a oublié de tirer le verrou.

  — Du calme, m’avait murmuré Edward, conscient de l’accélération de mon pouls.

  Le battant était allé cogner contre le mur, et j’avais tressailli, comme atteinte par une décharge de pistolet électrique.

  — Bonsoir, Charlie ! avait lancé Edward, parfaitement détendu.

  — Non ! avais-je soufflé.

  — Quoi ? m’avait demandé mon amoureux sur le même ton.

  — Attends qu’il se soit débarrassé de son arme de service.

  Edward avait ri et passé une main dans ses cheveux emmêlés couleur bronze.

  Charlie avait alors surgi du hall, en uniforme, son revolver à la ceinture ; en nous découvrant assis côte à côte sur le canapé, il avait contenu une grimace. Ces derniers temps, il avait déployé beaucoup d’efforts pour apprécier davantage Edward. Des efforts que réduirait aussitôt à néant ce que je m’apprêtais à lui révéler.

  — Bonsoir, les enfants. Comment va ?

  — Nous aimerions vous parler, avait annoncé Edward, toujours aussi serein. Nous avons quelque chose d’important à vous annoncer.

  En un rien de temps, l’amabilité forcée de Charlie s’était transformée en suspicion.

  — Ah ouais ? avait-il grommelé en vrillant son regard sur moi.

  — Assieds-toi, papa.

  Le sourcil haussé, il m’avait toisée pendant cinq secondes avant de gagner à pas lourds le fauteuil et de s’asseoir avec raideur.

  — Ne te mets pas dans tous tes états, papa, avais-je lâché après quelques instants d’un silence de plomb. Il n’y a pas mort d’homme.

  Edward avait fait la moue, sa façon d’objecter à l’expression que j’avais employée. Il aurait préféré que j’opte pour : « Il s’agit d’une nouvelle merveilleuse, géniale, splendide. »

  — D’accord, d’accord, Bella. Si tout est si parfait, pourquoi transpires-tu comme ça ?

  — Je ne transpire pas, avais-je répliqué contre toute vraisemblance.

  Intimidée par son air féroce, je m’étais rapprochée d’Edward tout en essuyant mon front du revers de la main.

  — Tu es enceinte ! avait alors explosé Charlie. C’est ça, hein ? Tu es enceinte !

  Bien que la question me fût adressée, il fusillait des yeux Edward, et j’aurais juré voir sa main se porter à son arme.

  — Non ! Bien sûr que non !

  Je m’étais retenue de donner un coup de coude dans les côtes d’Edward, ce qui ne m’aurait valu qu’un bleu. J’avais prévenu ce dernier que les gens sauteraient immédiatement à cette conclusion. Quelle autre raison des jeunes gens de dix-huit ans sains d’esprit auraient eue de se marier ? (L’amour, m’avait-il répondu, ce qui m’avait agacée au plus haut point. L’amour ? N’importe quoi !)

  Les joues empourprées de Charlie avaient viré à un rouge moins foncé. Quand je disais la vérité, cela se lisait sur mon visage, d’ordinaire. Il m’avait crue.

  — Désolé, s’était-il excusé.

  — Je t’en prie.

  Un long silence s’était installé. Il m’avait fallu un moment pour comprendre qu’Edward et Charlie attendaient que je reprenne la parole. Paniquée, je m’étais tournée vers le premier, consciente que je n’arriverais pas à exprimer la chose. Il m’avait souri, avait carré les épaules et regardé mon père.

  — Désolé, Charlie, avait-il lancé, j’ai tout fait de travers. La tradition exigeait que je vous en parle d’abord. Ce n’est pas par manque de respect, mais comme Bella a déjà accepté, et que je ne veux pas édulcorer l’importance de son choix, je ne vais pas vous demander de m’accorder sa main, juste de bénir notre union. Nous allons nous marier, Charlie. Je l’aime plus que tout au monde, plus que ma propre vie et, c’est un miracle, elle aussi m’aime intensément. Alors, Charlie, acceptez-vous de nous donner votre bénédiction ?

  Il avait paru si calme, si certain de lui. À l’écoute de cette assurance a
bsolue, j’avais été traversée par une illumination, phénomène plutôt rare chez moi : j’avais entraperçu brièvement ce à quoi le monde ressemblait pour lui. Le temps d’un battement de cœur, l’annonce de nos épousailles m’avait semblé d’une parfaite évidence.

  Puis j’avais découvert l’expression de Charlie, ses yeux fixés sur ma bague.

  J’avais retenu mon souffle, cependant que sa peau cheminait à travers tout un spectre de couleurs – rose à rouge, rouge à mauve, mauve à bleu. J’avais voulu me lever, bien que mes intentions ne fussent pas très claires – comptais-je donc pratiquer la manœuvre de Heimlich sur mon père pour l’empêcher de s’étouffer ? Edward m’avait calmée d’une pression de la main.

  — Accorde-lui une minute, avait-il murmuré si doucement que j’avais été la seule à l’entendre.

  Cette fois, le silence avait duré beaucoup plus longtemps. Peu à peu, le teint de Charlie était redevenu normal. Il avait pincé les lèvres et plissé le front, signes que j’avais aussitôt identifiés : il réfléchissait. J’avais senti qu’Edward se détendait, cependant que mon père nous observait.

  — Je ne suis pas tellement surpris, avait-il fini par grommeler. Je me doutais bien que je serais tôt ou tard confronté à un truc de ce genre.

  Je m’étais autorisée à respirer de nouveau.

  — Es-tu sûre de toi ? m’avait ensuite demandé mon père, le regard furibond.

  — Je suis sûre d’Edward à cent pour cent, avais-je immédiatement rétorqué.

  — Il s’agit d’un mariage, quand même. Pourquoi se précipiter ?

  Parce que je me rapprochais dangereusement de mes dix-neuf ans chaque fichu jour qui s’écoulait, tandis qu’Edward restait figé dans la perfection de ses dix-sept ans, comme il le faisait depuis plus de quatre-vingt-dix ans. Certes, à mes yeux, cela n’impliquait pas forcément une union en bonne et due forme, mais c’était ce qu’exigeait le compromis compliqué auquel nous étions parvenus pour en arriver à l’essentiel : ma transformation de mortelle en immortelle.

  Sauf que c’étaient là des détails que je n’étais pas en droit d’exposer à Charlie.

  — Nous partirons ensemble pour Dartmouth à l’automne, était intervenu Edward. Je tiens à observer certaines règles. J’ai été élevé ainsi.

  Vrai. Ils avaient des exigences morales à l’ancienne, pendant la Première Guerre mondiale. Charlie avait tordu la bouche, l’air de vouloir argumenter. Que pouvait-il objecter, cependant ? « Je préférerais que vous viviez d’abord dans le péché » ? C’était un père ; il avait les mains liées.

  — Je me doutais que ça arriverait, avait-il de nouveau marmonné en fronçant les sourcils.

  Puis, brusquement, son visage s’était déridé et avait perdu toute expression.

  — Papa ? avais-je demandé, anxieuse.

  J’avais jeté un coup d’œil à Edward, mais lui non plus ne comprenait pas ce changement d’attitude.

  — Ha ! s’était esclaffé Charlie (et j’avais sursauté). Ha ! Ha ! Ha !

  Je l’avais contemplé avec incrédulité, tandis qu’il était secoué par le rire. Me tournant vers mon amoureux, j’avais constaté qu’il serrait les lèvres, comme si lui aussi tâchait de lutter contre l’hilarité.

  — Très bien, s’était étranglé mon père, marie-toi si ça te chante. Mais…

  Il s’était interrompu, en proie à une nouvelle salve de joie.

  — Mais quoi ?

  — C’est toi qui te charges d’avertir ta mère ! Ne compte pas sur moi pour en toucher un mot à Renée.

  Sur ce, il s’était tordu de rire.

  D’humeur plus légère, je m’arrêtai sur le seuil. Certes, à l’époque, les paroles de mon père m’avaient terrifiée. Ultime malédiction : annoncer la nouvelle à Renée. Sur la liste noire de celle-ci, les mariages précoces dépassaient de loin le fait d’ébouillanter des chiots.

  Qui aurait osé se targuer de prévoir sa réaction ? Pas moi. Et certainement pas Charlie. Alice, peut-être, si ce n’est que je n’avais pas songé à l’interroger.

  — Eh bien, Bella, avait-elle répondu après que j’avais bégayé les mots impensables (« Maman, je vais épouser Edward. »), je suis un peu froissée que tu aies attendu aussi longtemps pour me prévenir. Les billets d’avion sont de plus en plus chers. Et… oh ! Crois-tu qu’on aura enlevé son plâtre à Phil d’ici là ? S’il n’est pas en smoking, les photos seront moins jolies…

  — Une seconde, maman. Pourquoi as-tu dit « si longtemps » ? Je ne me suis fi… fi… (Ce mot-là, « fiancée », avait refusé de sortir.) Les choses ne se sont décidées qu’aujourd’hui, tu sais ?

  — Vraiment ? Alors ça, c’est une surprise ! J’avais deviné…

  — Quoi ? Quand ?

  — Lors de ta dernière visite, en avril. J’ai eu l’impression alors que tout était conclu. Il n’est pas très difficile de te déchiffrer, ma chérie. J’ai tenu ma langue, à ce moment-là, parce que ça n’aurait servi à rien. Tu ressembles trait pour trait à Charlie. (Elle avait poussé un soupir résigné.) Lorsque tu as une idée dans la tête, inutile de tenter de te raisonner. Comme ton père, une fois ton opinion faite, tu t’en tiens à tes décisions.

  Puis elle avait lâché une réflexion à laquelle je ne m’étais pas du tout attendue de sa part.

  — Tu ne répètes pas mes erreurs, Bella. Tu as l’air d’être morte de peur, et c’est sûrement à cause de moi. (Elle avait ri.) De ce que je vais penser. Certes, j’ai beaucoup critiqué la bêtise du mariage, ce que je ne renie en rien, mais tu dois comprendre que mes paroles ne concernaient que mon histoire. Tu es complètement différente de moi. Tu commets tes propres erreurs, je suis certaine que tu auras ta part de regrets. Mais s’engager n’a jamais été un problème pour toi, chérie. Et tes chances que ça marche sont bien plus élevées que celles de la plupart des quadragénaires que je connais. (Nouvel accès d’hilarité.) Ma petite fille d’âge moyen ! Heureusement, tu sembles avoir trouvé une âme tout aussi vieille que la tienne.

  — Tu n’es pas… fâchée ? Tu n’estimes pas que je me trompe lourdement ?

  — Eh bien, j’aurais sans doute préféré que tu patientes encore quelques années. Après tout, ai-je l’air assez vieille à tes yeux pour devenir belle-mère ? Merci de ne pas répondre à cette question purement rhétorique. Mais bon, il ne s’agit pas de moi. Juste de toi. Es-tu heureuse ?

  — Aucune idée. La situation est un peu irréelle.

  — Te rend-il heureuse, Bella ?

  — Oui, mais…

  — Risques-tu d’en désirer un autre un jour ?

  — Non, mais…

  — Mais quoi ?

  — Ne vas-tu pas me dire que je ressemble à toutes ces adolescentes bêtement amoureuses qui se sont succédé depuis la nuit des temps ?

  — Tu n’as jamais été une adolescente, chérie. Tu sais très bien ce qui est le mieux pour toi.

  Et, de façon surprenante, ces dernières semaines, Renée s’était plongée dans les préparatifs du mariage. Elle passait des heures chaque jour au téléphone avec la mère d’Edward, Esmé. Inutile de s’inquiéter sur la bonne entente des deux futures belles-mères. Renée adorait littéralement Esmé – en même temps, je n’envisageais pas que quiconque pût réagir autrement face à cette femme charmante.

  Voilà qui m’avait tirée d’affaire. Nos familles respectives s’étaient chargées d’organiser les noces, ce qui m’avait permis de ne pas trop y songer.

  Naturellement, Charlie était furieux. Par bonheur, pas contre moi. C’était Renée, la traîtresse. Il avait compté sur elle pour me sermonner. Il était désormais impuissant, puisque son dernier recours – maman – s’était révélé vain. Il n’avait plus d’atout dans son jeu, il en était conscient. C’est pourquoi il errait dans la maison comme un lion en cage en ronchonnant qu’il était impossible de faire confiance à quiconque de nos jours…

  — Papa ? le hélai-je en ouvrant la porte. C’est moi !

  — Un instant, Bella ! Reste où tu es.<
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  — Quoi ?

  — Juste une seconde. Ouille, Alice ! Tu me fais mal.

  — Navrée, Charlie, répondit l’interpellée de sa voix flûtée. C’est mieux, là ?

  — Terrifiant.

  — Vous êtes parfait. Je n’ai pas entamé la peau, je vous le promets.

  — Que se passe-t-il ? lançai-je, en hésitant à entrer quand même.

  — Une petite minute, Bella, répondit Alice. Ta patience va être récompensée.

  — Pff ! précisa mon père.

  Je me mis à taper du pied, comptant automatiquement les coups. Au bout de trente, Alice reprit :

  — C’est bon ! Tu peux venir.

  Prudemment, je me dirigeai vers notre petit salon.

  — Oh ! m’exclamai-je. Papa ! Tu es…

  — Idiot ? m’interrompit-il.

  — Je pensais plutôt à élégant.

  Il rougit. Le prenant par le coude, Alice le fit tourner sur lui-même afin de me montrer le smoking d’un gris pâle.

  — Suffit, Alice ! protesta-t-il. J’ai l’air ridicule.

  — Habillé par mes soins, personne n’a jamais l’air ridicule, riposta-t-elle.

  — Elle a raison, papa. Tu es splendide ! Et que nous vaut cet honneur ?

  Alice leva les yeux au ciel.

  — Dernier essayage, expliqua-t-elle. Pour toi aussi, d’ailleurs.

  Me détournant de Charlie, je remarquai alors la housse à vêtement tant redoutée qui était soigneusement posée sur le divan.

  — Aaahh !

  — Monte dans ton antre, Bella. Il n’y en a que pour un instant.

  Prenant une profonde inspiration, je fermai les yeux et, sans les rouvrir, titubai dans l’escalier jusqu’à ma chambre. Une fois en sous-vêtements, je tendis les bras devant moi.

  — On croirait vraiment que je m’apprête à t’enfoncer des éclats de bambou sous les ongles, ronchonna Alice en me rejoignant.

  Je ne relevai pas. J’étais déconnectée. Dans mon imagi naire, le mariage était fini. Derrière moi. Refoulé, oublié. Il n’y avait qu’Edward et moi. Le décor ne cessait de se modifier, flou, passant d’une forêt embrumée à une ville sous les nuages puis à une nuit arctique. En effet, mon promis avait tenu à garder secrète la destination de notre lune de miel. Aucune importance – je me fichais de l’endroit.