Fascination Read online

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  — J'ai appris que tu allais à Seattle, ce jour-là, et j'ai pensé que tu avais peut-être besoin d'un chauffeur.

  Voilà qui était inattendu.

  — Quoi ? balbutiai-je, pas sûre de comprendre où il voulait en venir.

  — As-tu envie qu'on t'accompagne là-bas ?

  — Qui donc ?

  — Moi, évidemment.

  Il articula chaque syllabe, comme s'il s'adressait à une demeurée.

  — Pourquoi ? m'écriai-je, ébahie.

  — Disons que j'avais l'intention de me rendre à Seattle dans les semaines à venir et, pour être honnête, je ne suis pas persuadé que ta camionnette tiendra le coup.

  — Ma camionnette marche très bien, merci beaucoup !

  Je repris mon chemin, même si j'étais trop ahurie pour être encore en colère. Une fois de plus, il me rejoignit facilement.

  — Mais un seul réservoir te suffira-t-il ?

  — Je ne vois pas en quoi ça te concerne.

  Crétin de propriétaire de Volvo.

  — Le gaspillage des ressources naturelles devrait être l'affaire de tous.

  — Franchement, Edward ! (Prononcer son prénom déclencha des frissons en moi, je me serais donné des gifles.) Ton comportement m'échappe. Je croyais que tu ne désirais pas être mon ami.

  — J'ai dit que ce serait mieux que nous ne le soyons pas, pas que je n'en avais pas envie.

  — Ben tiens ! Voilà qui éclaire ma lanterne ! raillai-je.

  Je m'aperçus que je m'étais de nouveau plantée devant lui. Nous nous trouvions sous l'auvent de la cantine, et il m'était plus facile de regarder son visage. Ce qui, naturellement, ne m'aida pas à éclaircir mes idées.

  — Il serait plus...prudent pour toi de ne pas être mon amie, expliqua-t-il. Mais j'en ai assez d'essayer de t'éviter, Bella.

  Ses yeux rayonnaient d'une intensité fabuleuse, et sa voix était incandescente lorsqu'il prononça cette phrase. J'en eus le souffle coupé.

  — Viendras-tu avec moi à Seattle ? insista-t-il.

  Muette, je hochai la tête. Il eut un bref sourire avant de recouvrer sa gravité.

  — Tu devrais vraiment garder tes distances, me prévint-il. On se voit en cours.

  Sur ce, il tourna les talons et repartit vers le parking.

  5

  GROUPE SANGUIN

  J'allai en anglais dans un tel état d'hébétude que je ne remarquai même pas que le cours avait commencé quand j'entrai en classe.

  — Merci de nous honorer de votre présence, mademoiselle Swan, m'apostropha M. Mason, acide.

  Je gagnai mon pupitre en rougissant.

  Ce ne fut qu'à la fin de l'heure que je m'aperçus que Mike avait déserté sa place habituelle, à côté de moi. Je ressentis un élan de culpabilité. Mais vu qu'il m'attendait à la sortie avec Éric, comme d'ordinaire, j'en conclus que je n'étais pas en totale disgrâce. Mike parut d'ailleurs redevenir peu à peu lui-même, cédant à l'allégresse au fur et à mesure qu'il évoquait les prévisions météorologiques du week-end. La pluie était censée s'accorder un maigre répit, rendant l'excursion au bord de la mer éventuellement possible. J'essayai d'avoir l'air enthousiaste, histoire de rattraper la déception que je lui avais infligée la veille. Ça me fut difficile ; pluie ou non, il ne ferait, avec un peu de chance, guère plus de dix degrés.

  Le reste de la matinée passa à toute vitesse. J'avais du mal à croire que je n'avais imaginé ni ce qu'Edward venait de me proposer ni la lueur qui avait illuminé ses yeux à ce moment-là. Il s'agissait peut-être d'un rêve très convaincant que je confondais avec la réalité. Ce qui me semblait cependant moins absurde que d'envisager que je lui plaisais un tant soit peu.

  Bref, j'étais aussi impatiente qu'effrayée lorsque avec Jessica nous entrâmes dans la cafétéria. Je voulais voir son visage, vérifier s'il était redevenu l'être froid et indifférent que j'avais côtoyé ces dernières semaines. Ou si, par miracle, je n'avais pas inventé ce que j'avais entendu le matin même. Jessica babillait sur ses projets de bal — Lauren et Angela avaient invité leurs cavaliers et ils comptaient s'y rendre tous ensemble -, parfaitement inconsciente de mon inattention.

  La déconvenue s'empara de moi quand mes yeux se posèrent sans faillir sur sa table. Les quatre autres étaient là, mais lui manquait à l'appel. Était-il rentré chez lui ? Accablée, j'accompagnai cette pie de Jessica dans la queue. J'avais perdu mon appétit et n'achetai qu'une bouteille de limonade. Je désirais une seule chose — m'asseoir et bouder.

  — Edward Cullen te mate une fois de plus, m'annonça Jessica en me ramenant sur terre. Je voudrais bien savoir pourquoi il s'est isolé, aujourd'hui.

  Je relevai brusquement la tête. Suivant le regard de ma voisine, je découvris Edward qui me contemplait avec un sourire moqueur. Il était installé à une table vide située à l'opposé de celle où il « déjeunait » normalement. Il leva la main et, de l'index, me fit signe de le rejoindre. Comme je ne réagissais pas, il me gratifia d'une œillade.

  — C'est à toi qu'il s'adresse ? demanda Jessica avec une incrédulité insultante.

  — Il a peut-être besoin d'un coup de main pour le devoir de sciences nat, marmonnai-je pour donner le change. Il vaut mieux que j'y aille.

  En m'éloignant, je sentis les yeux de Jessica braqués sur moi. Quand je fus à la table d'Edward, je restai debout derrière la chaise installée face à lui.

  — Et si tu t'asseyais avec moi ? roucoula-t-il, affable.

  J'obtempérai sans réfléchir, tout en l'examinant avec prudence. Il ne s'était pas départi de son sourire. Difficile de croire qu'un tel Adonis fût réel. J'avais peur qu'il ne disparût dans une brusque explosion de fumée et de me réveiller par la même occasion. Il semblait attendre que je parle.

  — Quel revirement, réussis-je enfin à murmurer.

  — Disons que...

  Il s'interrompit, puis reprit d'une seule traite :

  — J'ai décidé, puisque je suis voué aux Enfers, de me damner avec application.

  Je ne répondis pas, espérant des paroles plus explicites. Les secondes s'écoulèrent.

  — Tu sais, finis-je par lâcher, je n'ai pas la moindre idée de ce que tu entends par là.

  — Ça ne m'étonne pas, pouffa-t-il avant de changer de sujet. Je crois que tes amis m'en veulent de t'avoir enlevée.

  — Ils s'en remettront.

  J'avais conscience de leurs regards qui me vrillaient le dos.

  — Sauf si je ne te relâche pas, ajouta-t-il avec une étincelle malicieuse dans les yeux.

  J'avalai ma salive.

  — Ça a l'air de t'inquiéter, s'amusa-t-il.

  — Non, répliquai-je (avec de bêtes trémolos, hélas). Ça m'étonne... pourquoi cette volte-face ?

  — Je te l'ai dit. Je suis las de m'acharner à garder mes distances avec toi. J'abandonne.

  Ses traits étaient toujours aussi avenants, mais ses pupilles ocre étaient devenues sérieuses.

  — Tu abandonnes ? repris-je, perdue.

  — Oui. Je renonce à être sage. Désormais, je ne ferai que ce que je veux, et tant pis pour les conséquences.

  Son sourire s'était fané, et sa voix avait pris une dureté nouvelle.

  — Encore une fois, je ne te comprends pas.

  La moue narquoise et craquante réapparut.

  — Je parle trop, en ta compagnie. C'est l'un des problèmes que tu me poses, d'ailleurs.

  — Ne te tracasse pas, tous m'échappent, ironisai-je.

  — J'y compte bien.

  — Alors, en bon anglais, ça signifie que nous sommes de nouveau amis ?

  — Amis... rêvassa-t-il, dubitatif.

  — Ou ennemis, marmottai-je.

  — Eh bien, on peut toujours essayer, s'esclaffa-t-il. Mais je te préviens d'ores et déjà que je ne suis pas l'ami qu'il te faut.

  Derrière l'affabilité, la menace était sérieuse.

  — Tu te répètes, soulignai-je en tâchant d'ignorer mes soudaines crampes d'estomac et de conserver une voix égale.

  — Oui.
Parce que tu ne m'écoutes pas. Je continue d'espérer que tu me croiras. Si tu es un tant soit peu intelligente, tu m'éviteras.

  — Il me semble que tu m'as déjà signifié ce que tu pensais de mon intellect, rétorquai-je, piquée au vif.

  Il m'adressa une grimace contrite. Je tentai de résumer notre surprenant échange.

  — Alors, tant que je suis... idiote, on essaie d'être amis ?

  — Ça me paraît correct.

  Indécise, je baissai les yeux sur mes doigts crispés autour de ma bouteille de limonade.

  — À quoi penses-tu ? s'enquit-il.

  Je plongeai dans ses pupilles d'un or profond, perdis pied et, comme d'habitude, bredouillai la vérité.

  — Je m'efforçais de deviner qui tu es.

  Il serra les mâchoires mais parvint, non sans effort, à conserver son sourire.

  — Ça donne des résultats ? lança-t-il de but en blanc.

  — Pas vraiment.

  — Tu as des théories ?

  Je piquai un fard. Ce dernier mois, j'avais balancé entre Bruce Wayne et Peter Parker1. Pas question de l'admettre.

  — Tu ne veux rien dire ? insista-t-il, tête penchée, une moue affreusement séductrice sur les lèvres.

  — Trop embarrassant, éludai-je en secouant la tête.

  — C'est très frustrant, tu sais.

  — Non, rétorquai-je, cinglante. J'ignore complètement ce qu'il peut y avoir de frustrant dans le fait qu'une personne refuse d'avouer ce à quoi elle pense, alors qu'une autre personne passe son temps à lancer des remarques sibyllines spécifiquement destinées à flanquer des insomnies à la première en la forçant à chercher leur sens caché... voyons ! en quoi cela pourrait-il être frustrant ?

  Il accusa le coup.

  — Autre exemple, enchaînai-je, laissant libre cours à mon agacement jusque-là contenu, admettons que cette même personne ait commis tout un tas d'actes étranges, comme sauver la vie de la première dans des circonstances improbables un jour pour la traiter en paria le lendemain sans prendre jamais la peine de s'expliquer, bien qu'elle l'ait promis, ça non plus ne serait pas du tout frustrant.

  — Tu as vraiment sale caractère, hein ?

  — Je n'apprécie guère qu'il y ait deux poids deux mesures.

  Nous nous défiâmes du regard. Puis, jetant un coup d'œil par-dessus mon épaule, il se mit à ricaner.

  — Quoi ?

  — Ton petit copain a l'air de penser que je suis désagréable avec toi. Il se demande s'il doit venir séparer les duellistes.

  Il s'esclaffa de plus belle.

  — Bien que j'ignore de qui tu parles, je suis certaine que tu te trompes, lâchai-je, glaciale.

  — Oh que non ! Je te l'ai déjà dit, la plupart des gens sont faciles à déchiffrer.

  — Sauf moi.

  — En effet. Je voudrais bien savoir pourquoi, ajouta-t-il, changeant subitement d'humeur.

  Ses yeux devinrent pensifs, et je dus me concentrer sur le bouchon de ma bouteille pour me détourner de leur intensité. J'avalai une gorgée de limonade, fixant la table sans la voir.

  — Tu ne manges pas ? lança-t-il d'une voix distraite.

  — Non.

  Inutile de lui préciser que mon estomac était trop noué pour ingurgiter quoi que ce soit.

  — Et toi ? contre-attaquai-je en signalant l'absence de nourriture devant lui.

  — Je n'ai pas faim.

  Son expression m'échappa — comme s'il s'amusait d'une plaisanterie que lui seul pouvait comprendre.

  — Tu me rendrais service ? demandai-je après une brève hésitation.

  — Ça dépend, répondit-il, brusquement sur ses gardes.

  — Ce n'est pas grand-chose, le rassurai-je.

  Il attendit, prudent mais curieux.

  — C'est seulement que... pourrais-tu m'avertir à l'avance la prochaine fois que tu décideras de m'ignorer pour mon bien ? Histoire que je me prépare.

  — C'est une requête qui me paraît fondée.

  Quand je relevai la tête, il s'évertuait à ne pas rire.

  — Merci.

  — À mon tour d'obtenir une faveur.

  — Juste une, alors.

  — Confie-moi une de tes théories.

  Houlà !

  — Pas ça.

  — Trop tard ! Tiens parole.

  — C'est toi qui as tendance à trahir la tienne, lui rappelai-je aussi sec.

  — Allez, rien qu'une. Je te promets de ne pas me moquer.

  — Je suis persuadée du contraire.

  Et je l'étais. Il baissa les yeux, puis me dévisagea à travers ses longs cils noirs, et la lave ocre de ses pupilles me consuma.

  — Je t'en prie, souffla-t-il en se penchant vers moi.

  Je battis des paupières, l'esprit vide. Bon sang ! Comment s'y prenait-il ?

  — Euh... pardon ?

  — S'il te plaît, une de tes théories.

  — Eh bien, disons... mordu par une araignée radioactive ?

  Avait-il aussi des talents d'hypnotiseur ou étais-je seulement une proie facile ?

  — Pas très original.

  — Désolée, je n'ai que ça en réserve.

  — En tout cas, tu es à des kilomètres de la vérité.

  — Pas d'araignée ?

  — Non.

  — Ni de radioactivité ?

  — Non plus.

  — Flûte !

  — Et je suis insensible à la kryptonite, s'esclaffa-t-il.

  — Tu n'es pas censé rire.

  Il tâcha de recouvrer son sérieux.

  — Je finirai par deviner, le prévins-je.

  — Je préférerais que tu n'essaies pas.

  — Pourquoi ?

  — Et si je n'étais pas un super héros, mais juste un méchant ? avança-t-il, mutin, bien que ses yeux restassent impénétrables.

  — J'y suis ! m'exclamai-je, car certaines de ses insinuations venaient soudain de se mettre en place.

  — Vraiment ?

  Ses traits étaient empreints de sévérité. Comme s'il craignait d'en avoir trop dit.

  — Tu es dangereux...

  Cette vérité s'imposa insidieusement à moi, et mon pouls s'accéléra. Dangereux, il l'était. Tel était le message qu'il s'était efforcé de me transmettre depuis le début. Il se contenta de me fixer, le regard plein d'une émotion que je fus incapable de déchiffrer.

  — Mais pas méchant, chuchotai-je en secouant la tête. Non, je ne crois pas que tu sois méchant.

  — Tu te trompes.

  Sa voix était presque inaudible. Il baissa la tête, s'empara du bouchon de ma bouteille et le fit rouler entre ses doigts. Je l'observai, étonnée de ne pas avoir peur. Il ne plaisantait pas, j'en étais sûre. Pourtant, je n'éprouvais qu'une vague anxiété derrière ma fascination, réelle, celle que je ressentais toujours en sa compagnie. Le silence entre nous dura jusqu'à ce que je m'aperçoive que la cantine était presque déserte. Je sautai sur mes pieds.

  — On va être en retard.

  — Je ne vais pas en sciences nat, aujourd'hui, annonça-t-il en jouant avec le bouchon si rapidement que je le distinguais à peine.

  — Pourquoi ?

  — Un peu d'école buissonnière de temps en temps est bon pour la santé.

  Il me sourit, mais ses pupilles restaient troublées.

  — Eh bien moi, j'y vais.

  J'étais trop froussarde pour risquer une colle.

  — À plus, alors.

  J'hésitai, partagée, puis la première sonnerie me propulsa vers la porte. Un ultime coup d'œil en arrière m'avertit qu'il n'avait pas bougé d'un pouce.

  Tout en me rendant en classe au petit trot, je tournai et retournai les questions dans ma tête encore plus vite que le bouchon de la bouteille. Elles étaient si nombreuses, il avait répondu à si peu. Enfin, la pluie avait cessé, c'était toujours ça de gagné.

  J'eus de la chance. M. Banner n'était pas encore là quand j'arrivai. Je m'installai rapidement à ma place, consciente que Mike et Angela me dévisageaient. Mike paraissait amer,
Angela surprise et méfiante. Le prof surgit, ramenant les élèves au calme. Il portait plusieurs cartons qu'il déposa sur la paillasse de Mike en lui demandant de les faire circuler.

  — Bon, les enfants, vous allez tous prendre un des éléments de chaque boîte, lança-t-il en sortant une paire de gants de laboratoire de la poche de sa blouse.

  Il les enfila — le claquement sec du caoutchouc autour de ses poignets me sembla de mauvais augure.

  — Le premier, enchaîna-t-il en nous montrant une carte blanche marquée de quatre carrés, est un révélateur. Le deuxième est un applicateur à quatre pointes (il brandit un objet qui ressemblait à un peigne quasiment édenté), et le troisième est une lancette stérilisée.

  Il s'empara d'un petit sachet de plastique bleu et le déchira. À cette distance, le barbillon était invisible, ce qui n'empêcha pas mon estomac de se soulever.

  — Je vais passer parmi vous avec une pipette afin de préparer vos révélateurs, alors merci de ne pas commencer avant que je sois près de vous.

  Il débuta l'expérience avec Mike, déposant avec soin une goutte d'eau sur chacun des carrés de la carte.

  — Ensuite, expliqua-t-il, vous vous piquez prudemment le doigt...

  Il attrapa la main de Mike, enfonça la lancette dans son majeur. Pitié ! Mon front se couvrit d'une sueur moite.

  — Vous imprégnez délicatement chaque pointe de l'applicateur...

  Il serra le doigt blessé jusqu'à ce que le sang coule. Je déglutis, le cœur au bord des lèvres.

  — Et vous placez celui-ci sur le révélateur, conclut-il en agitant la carte dégoulinante de rouge sous nos yeux.

  Je fermai les miens, assourdie par le bourdonnement qui avait envahi mes oreilles.

  — La Croix-Rouge organise une collecte à Port Angeles le week-end prochain, et j'ai estimé que vous deviez connaître votre groupe sanguin, annonça M. Banner, visiblement l'air très fier de lui. Ceux d'entre vous qui n'ont pas encore dix-huit ans auront besoin d'une autorisation parentale. Les formulaires sont sur mon bureau.

  Il se mit à déambuler dans la classe avec sa pipette. Posant ma tête sur le carrelage frais de la paillasse, je luttai contre l'évanouissement. Autour de moi résonnaient les piaillements, geignements et rires de mes condisciples qui s'embrochaient le doigt. Je respirai lentement par la bouche.